Aujourd'hui, saint Corentin de Quimper
Le saviez vous ?? Cette bonne ville de Quimper devrait être appelée Quimper-Corentin, comme dans l'ancien temps et ce ne serait que justice pour ce saint breton qui est l'un des sept piliers de l'église médiévale bretonne..
Il était né en 375 lors d'une période très troublée très joliment illustrée par les aventures d'Astérix, cette période où l'envahisseur romain commençait à reculer aux marges de son empire..ça cognait dur à l'époque mais le petit Corentinus fut miraculement préservé plusieurs fois de la mort lors des incessants combats qui opposaient les armées de Conan Meriadec aux armées du tyran(osaurus) Maximus. On peut comprendre qu'il vit dans sa sauvegarde l'intervention de Marie, de Jésus ou du Père éternel, tant il avait eu chaud aux fesses notamment quand les Romains incendièrent l'église dans laquelle la petite communauté de Plouvordiem-les-Colombes s'était refugiée pour prier..
La guerre terminée, Corentinus décida donc de remercier ce très bon Dieu en se consacrant nuit et jour à la prière, et, pour ne pas être dérangé, il partit ermiter au fonds des bois..
Se trouvant un petit coteau bien exposé plein sud, il frappa le sol de son bâton et en jaillit une source abondante et sans nitrates, ce qui est devenu si rare en Armorique.. Puis, avec le même bâton, il traça les contours de ce qui devint très rapidement un joli bassin dans lequel s'ébattait un gros mérou aux reflets argentés..
Drôle de poisson d'ailleurs.. Ses nageoires étaient au nombre de 12 et formaient des excroissances facilement détachables du corps, comme des morpions sur le pubis d'un mendigot..Il suffisait à Corentinus de siffler le matin un petit air de grégorien , et le poisson venait à la surface du bassin, s'approchant du bord où le saint homme l'attendait avec son opinel numéro 8.. Là, d'un coup de lame bien ajusté, l'ermite prélevait son repas du jour qu'il savait agrémenter de quelques herbes ou même de fruits de saison..(Toujours à la pointe des préceptes de bonne vie, ces ermites !).
Il vécut comme ça quelque temps jusqu'à ce que son histoire de Mérou bodybuildé ne s'évente; et, bientôt, les pélerins accoururent auprès du bassin miraculeux qui guérissait, outre la soif, toutes les maladies de peau (il suffisait de laisser le mérou bouffer les peaux mortes, bubons et autres scrofules), les jambes cassées et toutes sortes de désagréments liés aux contacts sexuels entre humains ..
Puis un jour, c'est le roi Grallon qui, perdu dans cette forêt lui demanda à manger.. Corentin, coupant un bout du poisson le remit au cuisinier qui vit avec stupéfaction ce petit bout écailleux remplir les plus grosses de ses marmites et lui permettre de nourrir toute l'assemblée..
Le Roi Grallon n'était pas un ingrat. En retour, il donna à Corentin toute la forêt qui abritait son ermitage et une bâtisse plutôt cossue pour l'époque dans laquelle s'établit bientôt une communauté religieuse dont le Saint prit la tête.
Avant de mourir le 12 décembre 401, Corentin de Quimper fut appelé à la charge d' évêque des Cornouailles (continentales) à la demande du roi Grallon et de la population qui ne voyait personne de plus qualifié -et aussi bien vu de dieu- pour assumer la mise en place du premier échevêché de Bretagne à Quimper..
Priez donc pour Corentin de Quimper et son mérou !!