Aujourd'hui Sainte Lydiwine.
Dite aussi la vierge constipée de Schie dames..
Attention, si vous avez frémi précedemment aux malheurs de Marguerite de Metola, préparez vous à avoir des noeuds dans l'estomac et une sensation voisine de celle d'un voyage en bus au Crêt de la Neige après un repas arrosé..LydiWine va nous démontrer que la résistance humaine à la déchéance physique peut être sans limites..Voici l'histoire telle que contée dans les anales.
.Dans la verte Hollande du XIV ème siècle, naquit la petite LydiWine, fille espèrée, désirée, voulue, après 15 grossesses dont 10 fausses couches qui avaient toutes abouti à la naissance de petits mâles.. On l'appela LydiWine, car elle avait une petite tache de vin en forme de papillon au bas des reins, là où commence l'interdit..Cettre gâterie de la nature ne l'empêcha pas de grandir et son corps se développa harmonieusement, développant aux bons endroits les courbes qui convenaient.
Comme elle aimait patiner sur les canaux gelés de Schiedam et que les hivers de cette période étaient longs et froids, elle développa une musculature forte et toute en longueur qui attiraient les regards des garçons quand, l'été, elle allait nager nue avec ses cousines du bourg..Son visage, rose et poupon qu'encadraient de longs cheveux blonds qu'elle coiffait en macarons symétriques était comme un écrin de velours pour les deux diamants bleus de son regard..Lydiwine était superbe..Mais Lydiwine était folle de Jésus. Et Lydiwine avait décidé de rester vierge et d'entrer dans les Ordres dès que l'âge le lui permettrait. Mais un jour, Lydiwine sentit tressaillir en elle l'appel de la chair alors qu'achetant une brioche pour son quatorzième anniversaire, elle croisa le regard du mitron qui jaugeait avec métier la rondeur de ses miches à travers l'étoffe fine de son chemisier. Alors Lydiwine, demandant conseil à sa mère, fit appel à Dieu pour résister au printemps de ses sens, priant pour devenir laide et repoussante aux yeux des mâles....
Le lendemain, sur la glace perfide du canal de l'Uretre,
elle fit une mauvaise chute et perdit connaissance. On lui trouva une côte cassée et de curieux hématomes qui faisaient comme de longues pattes d'araignées à son petit papillon fessier..Comme elle ne pouvait plus bouger, on la mit au lit pour une quarantaine d'années...
Au bout de trois jours, la blessure aux côtes s'infecta grave et, purulente et suintante; gagna toute la poitrine et le dos, mêlant ses traces jaunâtres aux longs filaments roses qui venaient du bas. Souffrant tellement de son état, la petite Lydiwine poussait toutes les 15 secondes de longs cris de bête blessée qui ponctuaient le temps de la maisonnée d'effrayants rappels à la précarité de l'existence humaine..Au bout d'une semaine, elle ne pouvait plus se tenir ni couchée, ni debout, ni assise..On fit appel au bourrelier Channelo, de retour de Florence pour lui confectionner un harnais, qui, passé sous ses bras et accroché au ciel de lit, lui faisait comme un hamac dans lequel, elle allait vivre désormais, comme une araignée, plus proche du Ciel que de la terre..Une heure par pour, on la décrochait et on la posait par terre où elle rampait comme une chenille, ses jambes et ses bras hors d'usage ne lui étant plus d'aucune utilité, vu qu'ils avaient été eux aussi atteints par l'infection et que deci delà d'horribles scrofules les coupait à moitié, décomponsant les muscles et leur enlevant toute consistance. Elle profitait de ces moments vernaculaires pour se soulager au coin du tas de fumier de la ferme voisine, sans honte malgré la nudité imposée par son intolérance aux vêtements.. Au bout de quelques semaines, ses plaies se remplirent d'asticots qui revenaient sans cesse, même si on nettoyait la pourriture et en éloignait les mouches.. Dans la chambre, l'odeur d'équarissage était insupportable, et seule sa mère avait encore le courage de l'approcher.. Lydiwine avait réussi, elle faisait horreur et on ne l'aimait pas que pour son corps..Au bout de deux mois, tout mouvement ne lui fut plus permis, la pourriture ayant gagné le coprps entier, la moelle épinière y était passée aussi.. On avait renoncé à enlever les asticots et la jeune fille dans dons son hamac n'était plus qu'une masse grouillante, putride et puante..Seul son visage était un peu épargné..Mais sa bouche qui psalmoniait des prières à longueur de journée n'acceptait plus comme nourriture que deux hosties par jour, ce qui sembla suffire pour maintenir ce bouillon de culture squlettque en vie..Dieu veillait au grain apparemment, et ça arrangeait bien la patiente martyre, car ainsi, elle n'avait plus rien à vomir..
Enfin, Pâques 1433 mit fin au calvaire.. Au petit matin, Lydiwine la plaie expira dans un grand cri..Aussitôt, son visage reprit sa beauté originelle et on corps, guéri miraculeusement exhala de délicieux parfums de rose et de lys tandis que du ciel descendait le doux carillon du choeur des anges.